Il est grand temps pour moi de vous dévoiler le sujet de mon projet, maintenant qu'il est fini.
Celui-ci n'est pas soumis au secret professionnel, ne contient pas d'informations confidentielles de la part de l'université ; et enfin il n'est pas classé secret industriel, puisqu'il a été réalisé au sein d'un laboratoire de Cranfield : le Manufacturing Enhanced Composites & Structures Centre (ECSC, le Centre de Fabrication de Composites & Structures Améliorés). En revanche, il fallait s'y attendre, cela concerne la description du sujet et sa problématique. Pour ce qui est des résultats obtenus, et donc des conclusions, je ne peux pas tous les dévoiler. Pourtant, il est possible d'avoir une idée en cherchant sur internet, ou bien en demandant à accéder à notre rapport.
Let's go!
Le sujet
Fiche explicative
En exclusivité, voici la fiche de notre projet (nous avons légèrement modifié le format lors de l'envoi de mails pour le JEC) ci-dessous.
Bon, pour ceux qui ne parlent pas anglais, ce n'est pas trop grave puisque je vais détailler en quoi notre de travail de recherche consistait ci-après.
Problématique
Les composites que j'ai décrits dans le billet SALON DU COMPOSITE : JEC World 2017, que je vous invite d'ailleurs à revoir si vous avez oublié, ou à revoir pour le plaisir, sont une classe de matériaux très appréciée pour leurs applications. Et non par les industriels pour être honnête, puisque leur fabrication est assez compliquée, et n'est pas sans gaspillage de matière.
Ils ont de très bonnes propriétés mécaniques qui leurs sont conférées grâce à leurs fibres à haut module de Young (propriété mécanique des matériaux quantifiant la rigidité). En revanche, lors de contraintes appliquées dans une direction différente que celle de l'alignement des fibres (longitudinal), comme la direction transverse donc à travers l'épaisseur du matériau (cas concret : impact), les composites sont beaucoup plus faibles. Cette faiblesse ne peut d'ailleurs pas être compensée par les faibles propriétés de la résine, i.e. la matrice du composite qui est une sorte de "colle" (et à nouveau, pour mieux comprendre ce billet, je vous conseille d'avoir lu le SALON DU COMPOSITE : JEC World 2017), bien moins performante que les fibres.
Ce gros inconvénient des composites limite certaines de leurs applications, et réduit leur durée de vie. En effet, des fissures sont facilement générées au sein de la résine, ou bien entre les couches - car un composite est formé par empilement de couches de fibres qui ont été imprégnées de résines, ou alors de couches de prépregs -, et se propagent souvent jusqu'à donner une rupture catastrophique (rupture immédiate), sans pouvoir être détectables. En effet, les défauts des composites sont souvent insidieux, puisqu'ils ne sont pas ou très peu visibles de l'extérieur, mais uniquement à l'intérieur du matériau.
Afin d'améliorer les propriétés mécaniques globales du matériau composite, plusieurs techniques existent, et nous allons justement explorer l'une d'elles. Dans notre cas, il s'agit d'améliorer les propriétés du composite en y ajoutant des particules à l'échelle nanométrique, en tant que charges, dans la résine. Ces nano-particules, extrêmement résistantes, sont des CNCs, ou Cellulose NanoCrystals, à savoir des nano-cristaux du polymère cellulosique que l'on trouve entre autres dans les parois cellulaires des cellules végétales des arbres.
But du projet
Là aussi, il existe déjà des techniques d'amélioration des composites en utilisant des nano-particules, dont l'efficacité et les limites ont déjà été prouvées. C'est le cas des nanotubes de carbone (mises dans la matrice, ou fixées perpendiculairement par liaisons chimiques sur les fibres), ou du graphène. Cependant, ces-derniers sont issus du pétrole, polluant, et sont très toxiques, ce qui décourage les industriels sur leur utilisation. Le contexte mondial actuel force ces-derniers à prendre en compte l'environnement, or les CNCs sont des nano-particules écologiques, avec des performances prometteuses et équivalentes, lorsqu'elles ont été ajoutées dans la résine seule.
Le but de notre projet est de rendre compte ou non de leur efficacité lorsqu'elles sont présentes, cette fois-ci, dans les composites eux-mêmes. Ce sera bien sûr à nous de fabriquer les pièces à tester en laboratoire.
Pour évaluer cela, nous devrons étudier différents paramètres expérimentaux, ainsi que mesurer certaines nouvelles propriétés du matériau modifié avec les nano-particules, notamment leur ténacité (fracture toughness en anglais) pour la résistance à la fissure. C'est la propriété qui nous intéressera le plus, puisqu'elle rend compte de la résistance à la fracture ; et elle est dépendante de la direction d'application, ceci accentué par le fait que les composites sont des matériaux anisotropes (propriétés qui changent selon la direction).
Puis, un second objectif nous a été attribué : celui d'étudier la faisabilité de leur intégration dans des pièces aérospatiales. Effectivement, les régulations actuelles pour la construction des avions sont très strictes, bien plus que dans le domaine de l'automobile. Nous devons donc savoir si leur implémentation est possible ou non dans le secteur aérospatial, et ainsi améliorer les structures des avions (ailes d'avion notamment).
Bref description sur le déroulement
Durant la literature review
Le début du projet se résumait pour nous à beaucoup de rédaction. Nos superviseurs nous envoyaient des documents à lire, et nous les analysions. Après quelques jours, nous avons dressé un plan pour notre rapport que nous avons présenté à nos superviseurs, et qu'ils ont approuvé. Nous nous sommes donc répartis les tâches (chacun une partie de la literature review), et nous pouvions ainsi commencer à rédiger sur un document Drive.
Nous nous rendions quasiment tous les jours de la semaine à la bibliothèque pour travailler. Il fallait faire attention à ce que chacun référence ([1], [2], ...) ses phrases. Même si nous aurons la même numérotation, ce n'est pas grave, puisqu'un logiciel de référencement que nous avons utilisé s'occupe automatiquement de la numérotation.
Toutes les parties (littérature + expériences) furent misent en commun dans un même document Word, uniquement vers la fin du projet. Ce fut assez long, car il fallait faire en sorte que chaque partie ait une bonne transition avec une autre, relire pour corriger les fautes d’orthographes, et ainsi de suite. Pour ce qui est de la publication dont je parlerai quelques paragraphes plus bas, nous l'avons mise en forme pendant que nous étions dans la phase d'expériences.
Pour chaque partie, chacun de nous a utilisé la fonction "Révision" de Microsoft Word pour laisser des commentaires sur la partie de quelqu'un d'autre, proposer des modifications, etc. De cette manière, tout le monde est impliqué sur l'ensemble du rapport. La personne ayant écrite sa partie n'avait plus qu'à "accepter" ou "refuser" la proposition faite sur sa partie, et/ou réécrire de manière plus claire un point.
Nous nous rendions quasiment tous les jours de la semaine à la bibliothèque pour travailler. Il fallait faire attention à ce que chacun référence ([1], [2], ...) ses phrases. Même si nous aurons la même numérotation, ce n'est pas grave, puisqu'un logiciel de référencement que nous avons utilisé s'occupe automatiquement de la numérotation.
Toutes les parties (littérature + expériences) furent misent en commun dans un même document Word, uniquement vers la fin du projet. Ce fut assez long, car il fallait faire en sorte que chaque partie ait une bonne transition avec une autre, relire pour corriger les fautes d’orthographes, et ainsi de suite. Pour ce qui est de la publication dont je parlerai quelques paragraphes plus bas, nous l'avons mise en forme pendant que nous étions dans la phase d'expériences.
Pour chaque partie, chacun de nous a utilisé la fonction "Révision" de Microsoft Word pour laisser des commentaires sur la partie de quelqu'un d'autre, proposer des modifications, etc. De cette manière, tout le monde est impliqué sur l'ensemble du rapport. La personne ayant écrite sa partie n'avait plus qu'à "accepter" ou "refuser" la proposition faite sur sa partie, et/ou réécrire de manière plus claire un point.
Bâtiment de nos superviseurs (façade avant) |
Bâtiment de nos superviseurs (façade arrière) |
Bâtiment de nos superviseurs (intérieur), couloir avec le bureau de nos deux superviseurs sur la gauche |
Nous avions une fois par semaine un rendez-vous avec nos superviseurs dans un autre bâtiment, le Stafford Cripps (vu dans L'université en détails (partie 1/2)) pour discuter de notre projet, et ce durant le premier mois. Par la suite, nous nous voyions de manière informelle : nous allions dans leur bureau ponctuellement lorsque nous avions un problème par exemple.
Durant les expériences
Computation et simulation
Pour le début des expériences, nous devions utiliser un modèle algorithmique théorique des CNCs pour prédire leurs performances, donc nous sommes restés encore à la library (avec aide du logiciel de programmation MATLAB).
Nous avons parallèlement modélisé (CAD - Computer-Aided Design, Conception Assistée par Ordinateur) un stiffener, qui est un type de longeron présent dans les ailes d'avions pour augmenter leur résistance mécanique, sur un logiciel de modélisation (SolidWorks) (que je ne connaissais pas du tout, donc c'est un de mes collègues qui a fait le plus gros). Puis, nous avons tout importé sur un autre logiciel (ANSYS) ; afin de faire de la simulation numérique par éléments finis (CAE - Computed-Aided Engineering, Ingénierie Assistée par Ordinateur). En simulation :
- parfois on avait des trucs jolis, mais ATTENTION cette image présente des résultats faux (notre modélisation finale ne ressemble pas à cette allure) ;
- et parfois des résultats très moches, et nous nous arrachions les cheveux pour corriger cela (et encore, ici, ce n'est pas du tout notre pire cas)
- et parfois des résultats vraiment très moches...
Après avoir fait quelques expériences, et donc avoir des données sur nos composites modifiés (par nano-additions), nous avons implémenté nos nouvelles données venant de nos deux expériences sur ordinateur, pour faire de nouvelles prédictions informatiques (comparées aux données de bases pour composites non modifiés).
Nous avons parallèlement modélisé (CAD - Computer-Aided Design, Conception Assistée par Ordinateur) un stiffener, qui est un type de longeron présent dans les ailes d'avions pour augmenter leur résistance mécanique, sur un logiciel de modélisation (SolidWorks) (que je ne connaissais pas du tout, donc c'est un de mes collègues qui a fait le plus gros). Puis, nous avons tout importé sur un autre logiciel (ANSYS) ; afin de faire de la simulation numérique par éléments finis (CAE - Computed-Aided Engineering, Ingénierie Assistée par Ordinateur). En simulation :
- parfois on avait des trucs jolis, mais ATTENTION cette image présente des résultats faux (notre modélisation finale ne ressemble pas à cette allure) ;
- et parfois des résultats très moches, et nous nous arrachions les cheveux pour corriger cela (et encore, ici, ce n'est pas du tout notre pire cas)
- et parfois des résultats vraiment très moches...
Après avoir fait quelques expériences, et donc avoir des données sur nos composites modifiés (par nano-additions), nous avons implémenté nos nouvelles données venant de nos deux expériences sur ordinateur, pour faire de nouvelles prédictions informatiques (comparées aux données de bases pour composites non modifiés).
Expériences
Ensuite, nous avons passé beaucoup de temps au laboratoire EC&SC.
Les photos intérieurs sont interdites ; j'en ai quand même prises (ah j'ai peur de rien moi), mais peu. J'essaye de vous mettre ici celles qui ne montrent pas trop de détails pour éviter de trop en dévoiler, et donc avoir trop de problèmes.
Nous nous sommes focalisés sur trois types différents d'expériences, notamment :
- Des DCB (Double-Cantilever Beam, Double Éprouvette (en forme de poutre) en porte-à-faux) tests pour évaluer la délamination de nos composites en mode de fracture I (dit "ouvrant"), et ainsi évaluer la ténacité de nos composites, i.e. la résistance à la propagation de fissures.
- Des essais viscosimétriques pour mesure la viscosité de nos résines modifiées.
- Des observations sous microscopie électronique (MEB) (dans un autre labo' d'un autre bâtiment) pour observer la surface de fracture de nos échantillons, et comprendre ce qui se passe dans nos échantillons lorsqu'ils ont été rompus.
Pour chacune de ces expériences, il fallait évidemment fabriquer nos composites nous-même. C'était à nous de choisir les prepregs parmi ceux présents dans le laboratoire (nous nous renseignions et avions pris un utilisé dans le domaine aérospatial), d'empiler les différents prepregs entre eux, de couper les échantillons finaux, de les préparer convenablement (selon différents protocoles et surtout différentes normes internationales ISO). Il revenait de même à nous de nous renseigner sur les machines de nos expériences, et de choisir les paramètres (grâce à la literature review).
Nous étions donc assez autonomes sur ce que nous voulions faire, mais le technicien de laboratoire était très souvent avec nous pour les grosses manipulations, et pour paramétrer les détails les plus importants des machines. Par exemple, nous n'avions pas le droit de manipuler l'autoclave.
Avant cela, les solutions des CNCs se faisaient au laboratoire (une des pièces du EC&SC) de nanocomposites :
Nous devions être formés à la manipulation des nano-particules. C'est moi seul qui ai reçu la formation, car c'était trop long de former tout le monde, et parce-que le technicien n'aimait pas ma gueule (humour !). Sur la photo ci-dessous par exemple, je reçois une dose non létale d'un certain gaz pour étudier ma réaction physiologique, et ainsi tester ma capacité à faire les maniuplations.
Pour les essais de rhéologie et d'observations sous microscope, nous nous sommes divisés le travail car ces deux expériences étaient moins longues et moins difficiles. Aussi, en parallèle, nous continuons notre travail informatique grâce aux nouvelles données obtenues avec les DCBs.
Les photos intérieurs sont interdites ; j'en ai quand même prises (ah j'ai peur de rien moi), mais peu. J'essaye de vous mettre ici celles qui ne montrent pas trop de détails pour éviter de trop en dévoiler, et donc avoir trop de problèmes.
Entrée du laboratoire |
Vers l'entrée |
Tableau de bord d'anciens projets, avec une vitrine exposant différents composites pour les visiteurs |
Une des salles du labo' |
Nous nous sommes focalisés sur trois types différents d'expériences, notamment :
- Des DCB (Double-Cantilever Beam, Double Éprouvette (en forme de poutre) en porte-à-faux) tests pour évaluer la délamination de nos composites en mode de fracture I (dit "ouvrant"), et ainsi évaluer la ténacité de nos composites, i.e. la résistance à la propagation de fissures.
- Des essais viscosimétriques pour mesure la viscosité de nos résines modifiées.
- Des observations sous microscopie électronique (MEB) (dans un autre labo' d'un autre bâtiment) pour observer la surface de fracture de nos échantillons, et comprendre ce qui se passe dans nos échantillons lorsqu'ils ont été rompus.
Pour chacune de ces expériences, il fallait évidemment fabriquer nos composites nous-même. C'était à nous de choisir les prepregs parmi ceux présents dans le laboratoire (nous nous renseignions et avions pris un utilisé dans le domaine aérospatial), d'empiler les différents prepregs entre eux, de couper les échantillons finaux, de les préparer convenablement (selon différents protocoles et surtout différentes normes internationales ISO). Il revenait de même à nous de nous renseigner sur les machines de nos expériences, et de choisir les paramètres (grâce à la literature review).
Nous étions donc assez autonomes sur ce que nous voulions faire, mais le technicien de laboratoire était très souvent avec nous pour les grosses manipulations, et pour paramétrer les détails les plus importants des machines. Par exemple, nous n'avions pas le droit de manipuler l'autoclave.
Autoclave (une sorte de grand four où on peut faire varier la pression et la température) de l'université, pour l'étape de cuisson des composites |
Durant la préparation pour cuisson |
Avant cela, les solutions des CNCs se faisaient au laboratoire (une des pièces du EC&SC) de nanocomposites :
Hotte |
Nous devions être formés à la manipulation des nano-particules. C'est moi seul qui ai reçu la formation, car c'était trop long de former tout le monde, et parce-que le technicien n'aimait pas ma gueule (humour !). Sur la photo ci-dessous par exemple, je reçois une dose non létale d'un certain gaz pour étudier ma réaction physiologique, et ainsi tester ma capacité à faire les maniuplations.
Pour les essais de rhéologie et d'observations sous microscope, nous nous sommes divisés le travail car ces deux expériences étaient moins longues et moins difficiles. Aussi, en parallèle, nous continuons notre travail informatique grâce aux nouvelles données obtenues avec les DCBs.
Lors de la présentation
Enfin, la présentation s'est préparée après plusieurs répétitions, comme décrit dans le billet précédent (Cranfield's Group Project - Partie 2/3 : Présentations).
Rendu
Publication et rapport
Publication (1er rendu)
Durant le début du projet, après quelques meetings avec nos superviseurs, ces-derniers nous ont dit que nous faisions de l'excellent travail. Ils nous ont donc proposé de rédiger une publication pour eux (en-dehors des délivrables officiels du projet), sur la literature review, qui sera présentée dans un journal adapté.
De manière générale, il y a plusieurs supports de publications, et du plus complexe au moins complexe c'est souvent des : papiers de conférence, articles dans des journaux, (chapitres de) livres.
Également, le type de publication peut varier, ce que j'appelle : article de littérature (et/ou challenges associés), et article d'expériences. Vous le devinez, le premier type de publication est en quelque sorte un résumé de ce qui a été fait dans un domaine, à partir de plusieurs sources bibliographiques (c'est donc un condensé d'infos sur un sujet), et le deuxième concerne un type innovant d'expérience qui a été faite, et dont les résultats et conclusions sont présentés.
Des propositions de publication aux étudiants arrivent quelques fois en projet individuel, quand les superviseurs estiment que les étudiants font du bon travail, que le travail peut réellement apporter quelque chose à la communauté scientifique, et lorsque ces projets ne sont pas sponsorisés par une entreprise. Car sinon, le secret industriel empêche souvent la divulgation de quelque résultat que ce soit, y compris d'une recherche bibliographique alors qu'en soit cette-dernière ne révèle rien de nouveau. Il se trouve qu'elle constitue souvent un travail compliqué et long (or le temps c'est de l'argent), avec un avantage concurrentiel puisqu'elle essaye de rassembler plusieurs informations utiles dans un même document.
C'est moins commun qu'une publication soit proposée en projet de groupe, donc nous étions assez contents. Mais cela vient aussi du fait que les CNCs appliqués dans les composites sont assez nouveaux, il y a moins de publications sur cela (les CNCs dans les résines seules oui, mais pas les composites), donc nos superviseurs voulaient vite être publiés.
En parallèle donc de notre projet de groupe, nous avons rédigé une publication de type review pour eux. Cette recherche bibliographique ne sera pas la même que celle que nous avons mise dans notre rapport, puisque la publication demandée doit faire au moins 10000 mots (elle en a environ 13200), alors que celle que nous avons mis dans notre rapport a été revue (8600 mots).
Nous l'avons rendue à nos superviseurs début-avril, qui l'ont lue, et qui ont ensuite apporté quelques modifications avec notre accord, puis envoyé dans un journal pour évaluation un mois plus tard. Donc actuellement, au moment où j'écris ces lignes, notre papier est en train d'être évalué pour être publié ou non. Nous auront la réponse dans quelques mois (oui c'est long).
Voici les deux premières pages de notre papier :
1ère page / 21 |
2ème page / 21 |
De nouveau satisfait de ce papier, ainsi que notre projet de groupe, et notamment des résultats que nous avons apporté par nos expériences, nos superviseurs nous ont fait une deuxième proposition. Celle d'être à nouveau publié, en tant qu'article de journal encore, mais cette fois-ci pour un autre type. Car en effet, ils veulent publier les données de nos expériences.
Par contre cette fois-ci, nous seront plus nombreux sur l'article, puisqu'ils veulent qu'on soit publié avec des étudiants qu'ils supervisent, actuellement en projet individuel sur les CNCs. Ces-derniers vont continuer nos travaux, aller plus loin, apporter de nouvelles données ainsi que des données d'optimisation. Dans notre groupe (aujourd'hui l'ancien MAT04), nous faisons actuellement des projets individuels qui ne sont plus en lien avec les CNCs. Pour les projets individuels, 2 collègues sur 4 (moi compris) vont rester tout de même sur les composites, l'autre collègue dans l'informatique, et quant à moi je travaillerai sur un autre matériau. Je suis encore étudiant, et je préfère apprendre de nouvelles choses et donc de travailler sur de nouvelles thématiques, mais l'autre choix a aussi ses avantages : rester dans le même domaine permet d'avoir plus d'expertise et donc d'être plus enclin à être embauché dans un domaine en particulier.
Maintenant donc, nous attendons un peu que les projets individuels avancent bien, avant de rediscuter de la nouvelle publication ainsi que de la rédaction. Même si, pour nous, nous aurons moins de travail puisque nous avons déjà rédigé nos travaux dans notre rapport de groupe. Nous n'aurons plus qu'à copier-coller, éventuellement détailler un peu plus, et s'occuper de la mise en forme.
Les publications sont importantes pour des étudiants en recherche, surtout s'ils souhaitent poursuivre dans une carrière universitaire. Pourquoi ? Dans le domaine académique, pour accéder au grade de maître de conférence (enseignant-chercheur), il faut être Docteur (avoir un doctorat), et passer un concours basé sur le nombre (et la qualité) des publications. Plus vous publiez, plus vous avez vos chances.
Rapport (4ème rendu)
Évidemment, comme tout projet, nous avons rédigé un rapport de projet qui sera noté, et que nous avons soumis dans le Blackboard le tout dernier jour (une heure avant la deadline). Il comporte donc notre review en condensé, ainsi que nos expériences, résultats, et discussions ; avec les classiques comme un sommaire, une liste de figures, une page de remerciement (il y a aussi un tel paragraphe dans notre publication), et ainsi de suite.
Vous remarquerez qu'une ligne fait mention de la référence d’approbation d'éthique du CURES, évoqué dans Cranfield's Group Project - Partie 1/3 : Généralités. Notre projet fut classé niveau 1, le plus bas, ce qui nous surprîmes puisque nous manipulions des nano-particules. En effet, travailler avec ce genre de matière est dangereux pour plusieurs raisons (régulations CoSHH de 2002, preuves émergentes de toxicité, etc...). Ceci est dû à leur petite échelle (nanométrique), qui rend les particules plus réactives (inflammations), et qui peuvent s’immiscer plus facilement dans notre corps et l'endommager (comme entrainer des dégâts aux poumons).
Cependant, les nano-particules les plus dangereuses sont celles à base de pétrole (comme les nanotubes de carbone), et celles à structure fibrillaire (comme l'amiante, donnant une fibrose pulmonaire). Or, les CNCs sont respectueuses de l'environnement, et n'ont pas une microstructure fibrillaire. Évidemment, cela ne nous a pas empêché de manipuler avec un équipement spécifique.
Voici 3 pages du rapport :
En plus du rapport soumis en commun, chaque élève doit rendre un rapport individuel de max 4 pages, faisant état d'une réflexion personnelle durant le projet. Vous devrez discuter de votre contribution personnelle au sein du groupe, vous auto-noter sur certaines compétences en lien avec les objectifs SMART (Specific, Measurable, Achievable, Relevant, Time bond), parler de votre évolution en lien avec le coaching session de mi-mars, parler de votre ressenti et de l'expérience que vous en avez tiré, ainsi que d'autres points dont des consignes vous seront données.
Pour cet exercice, j'ai décidé de créer un formulaire sur Google Form avec différentes questions me concernant tout au long du projet. J'ai en effet demandé à mes collègues de me noter sur certaines compétences (par une échelle allant de 1 à 4), ainsi que sur ma contribution globale durant la période de projet, et aussi sur le rôle de la publication pour laquelle j'ai eu deux rôles assignés ; tout en demandant quelques commentaires, avec d'autres questions en lien avec mon comportement et mon apport technique.
Ma pire note attribuée par mes 3 collègues est 2.33/4 (58.25/100) en communication orale. Je bug souvent quand je parle anglais, et j'ai du mal à trouver mes mots (je suis meilleur à l'écrit également). Ma meilleur note est 3.67/4 (91.75 %) pour ma contribution globale. Mon appréciation générale est que je fus considéré comme efficace, travailleur acharné, faisant un travail de qualité, tout en étant rapide ; mais présentant des défauts en communication, et voulant aller beaucoup trop vite.
C'était un exercice assez dur pour moi, car il est toujours difficile de se remettre en question et de comprendre nos erreurs. De plus, le Google Form (qui était bien sûr anonyme) fut assez frustrant, bien que je l'ai tout de même sollicité. Avoir un feed-back comme ça, demander d'être jugé, c'est un réel test. Même si les remarques négatives sont là pour vous permettre de vous améliorer, il faut apprendre à les accepter objectivement.
J'ai dont tout décrit dans un rapport, avec 4 pages uniquement pour ma self-reflexion. Les autres, c'était pour le sommaire par exemple.
1ère page / 119 |
39ème page / 119 |
40ème page / 119 |
Autre rendu : réflexion personnelle (4ème rendu, avec rapport)
Google Form
En plus du rapport soumis en commun, chaque élève doit rendre un rapport individuel de max 4 pages, faisant état d'une réflexion personnelle durant le projet. Vous devrez discuter de votre contribution personnelle au sein du groupe, vous auto-noter sur certaines compétences en lien avec les objectifs SMART (Specific, Measurable, Achievable, Relevant, Time bond), parler de votre évolution en lien avec le coaching session de mi-mars, parler de votre ressenti et de l'expérience que vous en avez tiré, ainsi que d'autres points dont des consignes vous seront données.
1ère page de consignes (oui il y a d'autres pages !) |
Pour cet exercice, j'ai décidé de créer un formulaire sur Google Form avec différentes questions me concernant tout au long du projet. J'ai en effet demandé à mes collègues de me noter sur certaines compétences (par une échelle allant de 1 à 4), ainsi que sur ma contribution globale durant la période de projet, et aussi sur le rôle de la publication pour laquelle j'ai eu deux rôles assignés ; tout en demandant quelques commentaires, avec d'autres questions en lien avec mon comportement et mon apport technique.
Page de modification de mon formulaire |
Diagramme circulaire d'une de mes questions. Bon finalement, j'aurais pu être pire ! |
C'était un exercice assez dur pour moi, car il est toujours difficile de se remettre en question et de comprendre nos erreurs. De plus, le Google Form (qui était bien sûr anonyme) fut assez frustrant, bien que je l'ai tout de même sollicité. Avoir un feed-back comme ça, demander d'être jugé, c'est un réel test. Même si les remarques négatives sont là pour vous permettre de vous améliorer, il faut apprendre à les accepter objectivement.
Petit rapport
J'ai dont tout décrit dans un rapport, avec 4 pages uniquement pour ma self-reflexion. Les autres, c'était pour le sommaire par exemple.
Page de contenu |
Poster et présentation
Poster (2ème rendu)
Comme dit dans le premier billet (Cranfield's Group Project - Partie 1/3 : Généralités), durant le jour de présentation du projet de groupe expliqué dans le deuxième billet (Cranfield's Group Project - Partie 2/3 : Présentations), il fallait créer un poster.
Poster de groupe |
Présentation (3ème rendu, non envoyé)
Enfin, nous avons préparé un PPT pour expliquer notre projet, nos travaux, et nos recherches, devant les industriels ainsi que les enseignants.
Ici sont mises les diapositives en lien avec la définition des CNCs dont je me suis occupé (avec la slide de garde) :
Diapo' 1/25 (34 en comptant les références et back-up pour aide aux questions) |
Diapo' 6 |
Diapo' 7 |
ILLUSTRATIONS
À propos de la réalisation
Tout d'abord, je voulais faire une vidéo avec le même style que celle que j'avais déjà créée pour ma vidéo de "Vlog Trailer [•VLOG]", et celle que je n'ai pas mise dans le billet "Cranfield Village, mais pas que [VLOG annulé]".
Cependant, le logiciel en ligne que j'ai utilisé, ne me permet pas d'exporter mon travail sans payer un abonnement. Je le savais déjà, et je pensais pouvoir contourner cela en utilisant un logiciel de capture-vidéo, comme CamStudio, mais le rendu "warez" est littéralement dégueulasse (à savoir, vidéo non fluide, son de sortie (type CAM) et non d'ordi'). Le seul moyen pour moi de télécharger était d'exporter la vidéo sous YouTube (car ensuite je sais comment télécharger sous format ".mp4"), mais je ne voulais pas le faire.
Je voulais quand même mettre la vidéo que j'avais capturée au cas où, pour que vous ayez une idée de ce que cela donnait. Mais, de toute façon, le mieux est de regarder les captures que j'ai faites via un export PDF, en fin de ce billet.
Pour ce qui est du "cœur" de la réalisation, comme je l'ai mentionné, j'ai utilisé un outil de présentation animé (une sorte de PowerPoint animé) que je ne connaissais pas non plus à mon arrivée ici : Powtoon. J'ai découvert ce-dernier en regardant des vidéos de Cranfield University durant la rentrée, qui l'utilise :
Cependant, le logiciel en ligne que j'ai utilisé, ne me permet pas d'exporter mon travail sans payer un abonnement. Je le savais déjà, et je pensais pouvoir contourner cela en utilisant un logiciel de capture-vidéo, comme CamStudio, mais le rendu "warez" est littéralement dégueulasse (à savoir, vidéo non fluide, son de sortie (type CAM) et non d'ordi'). Le seul moyen pour moi de télécharger était d'exporter la vidéo sous YouTube (car ensuite je sais comment télécharger sous format ".mp4"), mais je ne voulais pas le faire.
Je voulais quand même mettre la vidéo que j'avais capturée au cas où, pour que vous ayez une idée de ce que cela donnait. Mais, de toute façon, le mieux est de regarder les captures que j'ai faites via un export PDF, en fin de ce billet.
Ma page de création, où on peut voir l'option PLAY pour la vidéo de mon travail |
Options d'export, certaines (dont le téléchargement vidéo) sont payantes |
Offres d'abonnement |
J'ai trouvé le logiciel plutôt cool, et j'ai voulu m'essayer à la tâche. Sur leur site, il y a d'ailleurs des tutoriels pour vous aider à prendre en main le logiciel.
Capture-écran d'un des logiciels |
Vidéo, heu non, vidéo de (très) mauvaise qualité et peu fluide
Ça n'a failli pas se faire, encore, car la vidéo est trop lourde. CamStudio crée des fichiers ".avi" ultra volumineux : 1,78 Go = 178.000 Mo pour même pas 3 minutes de vidéo...
Toutefois, j'ai trouvé une solution cette fois-ci. En important le fichier vidéo dans mon logiciel de montage vidéo VidePad, puis en le re-exportant mais en ".mp4", on passe de 1,78 Go à seulement 11,8 Mo, inférieur à la limite autorisée. Excellent !
Le fichier est si léger car je n'ai fait aucun traitement (pas de modifications, ajouts, transitions, ...), ce qui n'était pas le cas pour celle de Cranfield Village, où j'avais tout créé à partir du logiciel.
EXPORT
Note
Voici donc dans cette sous-partie ma réalisation. Elle concerne uniquement une définition des CNCs. Certaines images viennent de notre littérature, d'autres (comme la 9ème figure qui suit) de nos expériences.
Je voulais faire beaucoup plus, expliquer plus de choses, parler de mon projet plus en profondeur (et pas forcément les CNCs), avec des animations plus variées, mais sous format vidéo cela demandait un travail de fou. J'ai dû donc revoir mes attentes à la baisse, puisque je ne suis pas assez habitué au logiciel.
D'ailleurs, même si c'est vendu comme "simple", vous pouvez engager un "powtoonist" qui vous fait justement des présentations vidéos, preuve que le logiciel n'est pas si facile à prendre en main. Je suis donc un peu déçu du rendu final, je m'attendais à faire mieux par rapport à ce que j'avais en tête, mais bon.
Définition des CNCs
Titre : What are NANO CRYSTALS of cellulose?
Description partielle :
Pour la description en détail de chaque image de la réalisation, ce serait un peu plus compliqué à expliquer, et plus long.
Quelques mots tout de même sur les images (non sourcées pour celles qui devraient l'être) les plus compliquées :
* image 5,
- 1ère figure : évolution de la prise d'eau par les CNCs en fonction du poids massique de ces-dernières, dans le cas d'une résine hydrophile ;- 2ème figure : phases liquides cristallines possibles avec une suspension de CNCs ;
- 3ème figure : type de force intermoléculaire de nature électrostatique, cas particulier de dipôle-dipôle polaire, puisque les forces faibles ici induites sont le résultat de l'attraction entre les atomes d'hydrogène et les atomes d'oxygène électronégatifs, qu'on appelle les liaisons H;
- 4ème figure : analyse thermo-mécanique dynamique d'un polymère avec différentes charges de CNCs.
* image 7,
- 1ère figure : exemples de problèmes d'infiltration avec des CNTs (Carbon NanoTubes) infusés dans un composite à fibres de verre ;- 2ème figure : micro-image par MEB (Microscope Électronique à Balayage) d'un échantillon de nanocomposite avec CNTs, montrant une trop forte concentration de nano-particules ; la propagation de fissure est facilitée car ladite fissure glisse sur la couche de CNTs.
* image 9,
- image MEB d'un agrégat CNCs + résine ;
* image 10,
- l'écusson "DREAM TEAM" était présent dans la base d'images de Powtoon. Or, le conversation de groupe sur Facebook s'appelle... "Best Group Project ever". Coïncidence ? Je n'crois pas !J'espère en revanche que cette réalisation (en plus des photos liées à la présentation) sera assez claire (et plus ou moins simple) pour vous faire comprendre ce que sont les CNCs. Appuyée par les précédentes photos de ce billet, c'est l’application pour les composites que j'espère vous aurez comprise ; même si je ne peux pas vous expliquer exactement ce que j'ai fait durant ce projet, pour l'implémentation et l'étude des CNCs dans les composites aérospatiaux.